Le Non-Croisement , une figure ATDMF qui décrédibilise l’analyse technique.

 

L’objet de l’analyse technique (AT) consiste à anticiper le comportement des actifs financiers dans un avenir proche (quelques minutes) ou long (plusieurs mois ou trimestres). Pour être  raisonnable du point de vue des objectifs  à atteindre et neutre du point de vue méthodologique, il convient de présenter les règles de base qui justifient notre accusation.

Objectifs :

Pour un particulier ou certains professionnels (gérant d’actif ou de patrimoine) ce qui compte ce sont les performances. Il leur est nécessaire de privilégier les actifs dont le potentiel de fluctuation est le plus important pendant une durée donnée. Vous ne trouverez dans aucun ouvrage consacré à l’AT la définition de cette mission. Traiter d’un sujet (les marchés financiers) sans définir ce dont on va traiter est pour le moins étonnant et peu rassurant pour une personne souhaitant « voir » à quoi peut servir l’AT.

 Pour ne pas définir le travail à faire comme une recherche de La Martingale, il est nécessaire de délimiter ce qu’englobe l’AT et l’ATDMF. Comment utiliser des modèles qui permettent de réaliser des plus-values sur les marchés financiers.  C’est à dire qu’il faut différentier le travail cherchant à anticiper l’évolution future d’un actif financier (ce que cherche à faire l’analyse financière) et l’ATDMF qui se limite à détecter les actifs dont les prix vont décaler fortement à la hausse ou à la baisse. Qui peut le plus , peut le moins. L’analyse des marchés avec une faible ou sans tendance est aisée avec l’ATDMF. au contraire l’AT a pris son essor dans une période ou les marchés étaient stables.  Les outils disponibles ne sont pas adaptés à anticiper le comportement des phases de hausse de la volatilité (celles qui permettent de réaliser de fortes plus-values). L’analyse des marchés violents dans des territoires inconnus ne peut se faire qu’à posteriori  Ce qui ne présente aucun intérêt du point de vue de l’investisseur.

Méthodologie utilisée en AT :

La même méthodologie est utilisée depuis  de nombreuses décennies. Les ouvrages de référence recommandés par les organismes qui délivrent des diplômes « fantômes » d’analystes techniques sont inchangés depuis le début des années 80 (pas 18.. tout de même). Le crédo commun à toutes les chapelles de l’AT : les mêmes causes produisent les mêmes effets puisque les opérateurs sont soit des hommes soit des outils créés par l’homme.  C’est à dire que les analystes techniques sont en plein dans La démarche scientifique!

Pourquoi pas, à condition que les livres consacrés à l’AT soient écrits par des scientifiques. A ma connaissance, il n’en existe que deux ou trois (par ailleurs remarquables).  Si vous  demandez ces ouvrages à des analystes techniques « renommés »  ou à un organisme chargé de la promotion  de l’AT, vous risquez d’être déçus.

Pourquoi tant de véhémence? Par ce que la réalité des marchés est toute autre.

D’une part les marchés en 2018 n’ont plus rien à voir avec les comportements observés il y a 10 ans ou plus. Le développement des moyens de communications a provoqué l’apparition d’un nouveau paramètre : la volatilité. Celle-ci est devenue primordiale à partir de 1995. J’ai démontré que les décalages de cours significatifs (à la hausse et à la baisse) sont uniquement liés au potentiel de hausse de la volatilité. Cette constatation n’est que marginalement utilisée par les analystes techniques. Pour les utilisateurs d’une démarche scientifique c’est déjà un carton rouge. Cependant, il ya beaucoup plus aberrant au niveau de la démarche : c’est l’absence de notion des Non-Croisements. Notion qui est inconnue en AT.

Dans quel contexte aurait-du s’insérer le Non-croisement dans l’AT?

Les  analystes prennent / sortent de position, dans la majorité des cas, lorsque deux indicateurs techniques se croisent ou lorsqu’un indicateur croise sa moyenne mobile. Dans ce dernier cas, le mouvement a déjà démarré et le signal n’est donc pas optimal. La majorité des indicateurs fonctionnent sur ce principe. Ne parlons pas de l’utilisation à mauvais escient des indicateurs, qui cependant concernent la majorité des analystes puisque dans « les ouvrages de référence » il n’est jamais indiqué dans quelle situation utiliser tel indicateur. Le point principal de cet article  tient cependant sur la signification des croisements et des Non-croisements.

En effectuant une analyse statistique sur l’ensemble des actifs financiers et sur des unités de temps variant de 10 secondes à l’année on déduit qu’un croisement implique que le changement de tendance  (qui s’est produit il y a plus ou moins longtemps)  s’échelonne entre un mouvement  technique de faible amplitude à un autre moyennement puissant. Un non-croisement est visible avant le début de la nouvelle tendance et dans plus de 90 % des cas implique un mouvement violent à venir. Il n’existe pas de cas où un croisement permet de détecter un mouvement d’amplitude aussi forte qu’avec un Non-croisement.

Un Non-croisement se définit en ATDMF comme le refus de croisement de deux indicateurs qui sont visuellement sur le point de se croiser ou d’un indicateur et de sa moyenne mobile. Selon l’unité de temps considérée ainsi que du type d’indicateur concerné, le mouvement sera plus ou moins violent. Cependant la présence d’un Non-croisement se produit AVANT le début d’un décalage de l’actif concerné. Le plus puissant  se produit entre une moyenne mobile courte et une longue. Il est donc possible d’anticiper si le Non-croisement est possible ou non. Comme le mouvement attendu ne se produit qu’une fois le Non-croisement visualisé l’analyste / opérateur dispose d’une sécurité confortable (notion inexistante en AT). Par ailleurs un Non-croisement reste actif tant qu’un retournement d’un des deux composant ne s’est pas retourné. Ceci permet  d’introduire la notion de durée restante pour la poursuite du mouvement. Cette notion est primordiale car une variation de cours est un sous-ensemble de la durée d’un mouvement.

Le Non-croisement répond/ donc parfaitement à ce que devrait être l’analyse technique  : privilégier l’intérêt pour les produits à fort décalage de cours, s’intéresser  à l’évolution à venir des cours, ne plus faire de référence au passé ( du fait de la poursuite de la hausse de la volatilité des marchés, l’analyste sera régulièrement  confronté à de nouvelles situations)  tout en privilégiant, dans l’analyse, la durée restante du mouvement.

D’autres aberrations, aussi grave,  de l’AT doivent être portées à la connaissance du public mais feront l’objet d’autres commentaires.

 

 

 

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