Archives mensuelles : janvier 2024

Analyse technique et absence de méthodologie.

Je suis effaré par le manque de méthodologie utilisé dans une analyse présentée dans le journal de l’IFTA sur le MACD. Si l’auteur est responsable de ce qu’il écrit, je crois que le mal est beaucoup plus profond. En effet, le board de l’IFTA qui a relu le papier et à donc validé la démarche, a pour objet d’aider la communauté des analystes techniques. Pour celles et ceux qui ne le savent pas, l’IFTA (dont l’AFATE est la branche française)  est un organisme regroupant les analystes techniques de l’ensemble des pays où cette activité s’exerce. Personnellement cela fait de nombreuses années que je considère que ce sont des amateurs puisqu’ils délivrent des diplômes dont la qualité pourrait être discutée : pour préparer leurs examens, ils recommandent des ouvrages publiés il y a 40 ans et qui n’ont plus rien à voir avec la réalité des marchés. Ce n’est pas le rapprochement avec une société commerciale promouvant la théorie des vagues d’Elliott qui infirmeront mes propos.

Article incriminé :  https://ifta.org/wp-content/uploads/2022/11/journal_23.pdf pages 72 et suivante

Critiques de P Cahen pour faire bouger les lignes… :

L’analyse brute d’un indicateur sortie de son contexte d’utilisation me semble sujet à caution. De nombreuses études similaires (depuis 30 ans) se traduisent par des résultats systématiquement négatifs. La raison : les conditions actuelles des marchés n’e sont plus similaires à celles qui prévalaient au temps de la création de l’indicateur. Par exemple les états surachetés / survendus du stochastique se situaient à 60 et 40 puis  80 et 20. Pendant quelques années ces niveaux n’étaient qu’exceptionnellement dépassés. Maintenant, les niveaux 100 et 0 sont régulièrement observés. Ceci m’a conduit à considérer que les états surachetés / survendus doivent se définir par un croisement de % K et % D sous certaines conditions de niveaux (à noter que cette notion n’a strictement aucun intérêt pour la majorité des opérateurs) Par ailleurs, analyser un indicateur signifie qu’il est le seul utile pour faire des prévisions. Mais ce n’est pas le cas comme je l’indique par la suite.

En ce qui concerne le MACD pour moi, il s’agit d’un indicateur qui est approprié uniquement lorsque le marché est dans une tendance faible (les cours de clôture restent à l’intérieur des bandes de Bollinger mais la moyenne mobile n’est pas plate).

Pour un marché sans tendance (moyenne mobile de Bollinger plate) le stochastique reste un bon indicateur de retournement de tendance et pour un marché à forte tendance (une clôture à l’extérieur d’une bande de Bollinger accompagnée d’une divergence de la bande opposée de Bollinger) deux moyennes mobiles simple à 7 et 23 périodes font l’affaire.

Privilégier l’utilisation d’un MACD dans un marché sans ou avec une forte tendance n’est donc pas opportun. Si le MACD pouvait être utile dans tous les cas cela s’appellerai une martingale. Par ailleurs, l’AT consiste à faire des anticipations. Les indicateurs techniques doivent être testés et utilisés dans cette optique. Donc le croisement du MACD et de son signal n’ont aucun intérêt puisqu’ils arrivent trop tard (comme, vous le mentionnez). Le MACD comme les couples de MM peuvent participer à l’anticipation des prochains cours (quel que soit l’actif financier et l’unité de temps : 10 secondes au trimestriel). Il suffit de se focaliser sur les Non-croisements entre l’indicateur et sa MM). Vous constaterez que dans 90 % des cas, cette configuration se produit AVANT le début d’un mouvement significatif. Idem pour les MM avec la possibilité, très simple, d’anticiper le comportement de la figure pendant les trois prochaines périodes et donc de faire des prévisions fiables.

Par ailleurs, l’utilisation d’un indicateur ne peut être qu’un élément dans une analyse de suivi ou de prise de position. Son utilité est soumise à deux autres types de facteurs (anticipation de l’évolution de la volatilité et présence d’IEN -information exceptionnelle négative) et ne peut pas en être dissociée (si vous testiez des dentifrices, vous n’utilisez pas d’eau ?)  Ces deux points différentient mon approche : la méthode ATDMF (basée sur la notion de sécurité) de l’AT classique et mérite quelques explications sommaires.

Volatilité : depuis 2002, dans différentes publications et présentations, je considère que les mouvements de hausse et de baisse sur les cours sont dus au potentiel de hausse de la volatilité. Les bandes de Bollinger (qui permettent de mesurer le niveau de la volatilité) forment des patterns qui, une fois connus, permettent d’utiliser des critères spécifiques pour la gestion et sortie de position (agréé par mon ami John Bollinger).

IEN / IEP : la présence d’une seule IEN (observable sur l’état de la volatilité, sur le comportement d’un indicateur technique ou sur un niveau de cours) interdit de faire une plus-value (testé depuis 2005, 10 heures par jour sur n’importe quel actif financier et sur toutes les unités de temps) exemple : votre voiture neuve n’avancera pas si le réservoir est vide. Les IEP vous donnent envie de vous positionner et vous permet de maitriser votre money-management car chaque IEP a une puissance différente (un NC entre des MM indique un signal plus puissant que sur le NC de %K et %D).

Un signal de prise de position ne peut se faire qu’à la suite d’une analyse exhaustive des IEN et IEP (permet cependant de faire du trading sur une unité de temps de 10 secondes pour réaliser une opération comprise entre 45 secondes et quelques minutes) et  doivent être inclus dans une étude statistique d’un indicateur pour que celle-ci soit en adéquation avec la réalité des marchés.

Bonne lecture et merci pour vos retours.

Arbitrages des Cryptos vers indices US ???

C’est une explosion vers le Nord, pendant plusieurs trimestres, qui se met en place cette semaine sur les indices US.

Certains écrivent que le Bitcoin devrait atteindre 100 000 ou même 250 000 à la fin de l’année 2024 (Vs 41 000 actuellement). L’utilisation des règles de l’ATDMF permet d’envisager que c’est sur les indices US que ce type de mouvement devrait se produire.

Première validation ; lundi 22 janvier.

Seconde validation : vendredi 2 février. Ensuite, il sera beaucoup trop tard….

Remise en cause de cette analyse : diminution de la dynamique de LD d’ici vendredi 2/02 en clôture.

Philippe Cahen, créateur de l’ATDMF

Réflexions sur l’analyse technique et ceux qui la propagent.

L’analyse technique peut se définir comme un ensemble de techniques dont l’objet est de permettre de réaliser des plus-values sur les marchés financiers en utilisant les données du passé. Cette approche se veut simple : en observant des figures sur des graphiques de prix ou dérivées des prix (configurations en nombre limitées) il est possible de réaliser un gain en se basant sur des modèles puisque les mêmes causes produisent les mêmes effets (les opérateurs réagissent toujours de la même manière face à une situation donnée).

Un utilisateur cherchera à réaliser un gain supérieur à celui obtenu avec une méthode plutôt qu’avec une autre en éliminant celles qui présentent des erreurs de conceptions ou qui sont devenues obsolètes. Dans la majorité des cas, les démarches proposées aux utilisateurs sont truffées d’erreurs par ignorance ou pour d’autres motifs. Exemple, présentation de l’indicateur croisement de deux moyennes mobiles. C’est l’indicateur technique le plus simple. Son utilisation consiste à observer le croisement d’une moyenne mobile courte et d’une longue. Il est admis que ce croisement génère un signal d’achat ou de vente.  Ceci est indiqué dans la quasi-totalité des ouvrages, sur les sites Internet divers et variés, dans les formations faites aux débutants et dans les analyses présentées par « des experts » en AT. Statistiquement, une suite de croisements ne produit que moins d’une fois sur deux un gain et les pertes sont généralement plus élevées. Ceci n’a rien d’extraordinaire, car les signaux interviennent avec retard par rapport à un changement de tendance. En revanche, si l’on examine ce qui se passe en présence d’un refus de croisement (Non-croisement, méthode ATDMF) entre les deux moyennes, on observe que ce Non-croisement se produit avant un changement de tendance et que dans 90 % des cas, le mouvement qui suit est violent. À croire que les analystes techniques ne s’intéressent pas aux signaux qui provoquent des gains. Que penser d’un enseignant qui oublie la moitié (la plus importante) de la démonstration ? Vous pouvez le vérifier sur n’importe quel produit et sur n’importe quelle unité de temps ! Ainsi, il va être facile de faire du tri, car si un analyste technique n’est pas capable de vous enseigner, sur l’outil le plus simple, la bonne manière de l’utiliser, il faut penser qu’une catastrophe se prépare lorsqu’une idée plus complexe devra être présentée. À se demander si les auto-proclamés analystes techniques ont déjà pratiqué avec du « vrai argent ». Cependant, cette remarque n’est pas la pire : limiter la présentation de l’outil moyenne mobile aux conséquences des croisements est en complète contradiction avec l’objet de l’AT (se contenter de considérer qu’il n’y a que le passé qui puisse aider l’opérateur, pourrait être exact si tous les paramètres restaient figés) Heureusement ; le monde évolue et le passé ne peut donc pas servir de référence pour anticiper l’avenir. En revanche, il est simple d’anticiper les croisements / Non-croisement des moyennes mobiles et donc de transformer cet outil en indicateur d’anticipation et donc de gestion de position. Encore faut-il réfléchir avant de « pomper » ce que d’autres ont publié de bonne foi (la qualité d’un indicateur n’est pas constante dans le temps. L’apparition d’un nouvel indicateur peut permettre d’obtenir des résultats stupéfiants par rapport à ceux utilisés couramment. Par exemple, les résultats obtenus avec les premiers indicateurs de l’AT Vs les techniques utilisées en chartisme).

Par démarche commerciale, on observe des analystes qui publient une partie de leur approche sans en livrer la totalité afin que les opérateurs restent captifs. Le cas le plus célèbre concerne un auteur dont le livre publié vers 1982 reste actuellement un best-seller dans le monde. La réarrivée des bougies en 1992 mérite également d’être mentionnée. Ce qui est navrant pour l’AT. Autre exemple, la présentation du SAR de Wilder. L’important, c’est de l’utiliser sans se soucier de savoir s’il est bien programmé ou pas. Comme il s’agit d’un indicateur de référence lorsque les marchés sont en forte tendance, ce n’est pas neutre. Ceci montre bien la puissance du commercial.

Pour opérer, il convient d’utiliser des indicateurs dits techniques. Faut-il encore qu’ils soient adaptés. Cette question ne semble pas effleurer les coaches, pseudo-auteurs et autres soi-disant enseignants. Le contenu de la majorité des livres traitants de l’AT, reprennent des informations publiées la première fois il y a quarante ans, Ceci signifie que le comportement des marchés reste identique à ce qu’ils étaient à l’époque ! Entre-temps, avec le développement des moyens de communications, le niveau de la volatilité a considérablement augmenté. C’est même devenu le principal facteur de fluctuation des cours (cf la méthode ATDMF).   En ce qui concerne de nombreuses publications, pas grand-chose d’original, mais de nombreuses reprises.  Ceci pourrait vouloir dire que les auteurs expliquaient moins bien leurs approches que ceux qui se sont emparés de leurs biens. Pour moi, une publication ne peut se justifier que si une nouvelle approche est développée. C’est l’usage dans l’ensemble des activités non artistiques. Malheureusement, la majorité des pseudo-auteurs ne publient que pour des raisons commerciales.  Mais, surtout, la question à se poser concerne le bien-fondé de l’analyse technique en soi. L’anticipation des cours est commercialement attractive, mais insuffisante pour profiter des changements de tendances. En effet, deux autres paramètres sont beaucoup plus importants : la durée du mouvement (dont les variations de prix ne sont qu’une résultante) et l’évolution de la volatilité (dont les variations de prix ne sont, également, qu’une résultante). Si on se place en tant que commercial, une analyse basée sur les prix permet de vendre sa salade. Se fixer comme objectif de réaliser une plus-value est plus réaliste.  Cette approche aura pour conséquence de priver les courtiers de « se gaver » en vendant des produits de protection et ne sera donc pas encouragée. Si l’on est investisseur (du trader intra-minute au gestionnaire de fonds) il convient d’utiliser les outils adaptés et de savoir comment les utiliser. De nombreux opérateurs (y compris les pseudos professionnels) se contentent d’utiliser un seul indicateur : la Martingale probablement. La lecture de nombreuses analyses publiées  vous en convaincra en observant qu’à l’aide de cet indicateur il est possible d’entrer ou de sortir d’une position.  J’ai vu sur internet une promotion avec 15 vidéos à acheter portant uniquement sur le RSI et qui promet monts et merveilles… Cet indicateur qui fut un des premiers dans la panoplie des analystes, était parfaitement adapté au comportement des marchés, alors que les cours ne fluctuaient pratiquement pas. Son utilisation a permis de réaliser de nombreuses opérations miraculeuses. Depuis 1990, il n’a plus sa place dans l’arsenal des analystes par suite des changements des conditions de marchés. Généralement, lorsque vous regardez la définition ou les informations sur un indicateur, il n’est pas indiqué dans quelles conditions il doit être utilisé. Ce n’est pas dramatique lorsqu’on fait du commercial, car l’important, c’est de vendre une idée.  Pour pouvoir réaliser des plus-values, il convient de prendre des sécurités (mot inconnu dans le langage de l’analyse technique classique) Dans le processus de décision, sa place se situe entre l’utilisation des indicateurs techniques et le money-management. Les contrôles à l’aide des outils de sécurité doivent être permanent entre la période qui précède la prise de position jusqu’à la sortie de position.  Si le money-management est une constante pour un opérateur, il n’en est pas de même avec la sécurité dont l’état évolue en permanence et qui doit être intégrée à l’analyse des indicateurs. En ATDMF, depuis 2009, les contrôles liés à la sécurité sont intégrés à ceux du comportement des indicateurs dans nos processus de décisions. Prendre position, c’est avoir détecté une information positive particulière dans notre système. Cependant, la sécurité consiste à s’assurer qu’aucune information négative ne soit présente. En présence d’une information négative (qui peut concerner la dynamique, la volatilité ou les indicateurs) au moment de la prise de position, une plus-value potentielle deviendrait absolument impossible (validée dans 100 % des cas sur 10 000 tests). L’apparition d’une information négative pendant une opération implique une sortie de position. Plus l’unité de temps considérée est faible, plus les critères utilisés doivent être restrictifs. (Spécificité pour les opérations d’une durée inférieure à la minute)

En conclusion : pour que l’utilisation de l’analyse technique puisse être rentable, il est nécessaire que l’utilisateur ait effectué un certain nombre de vérifications avant de s’engager dans l’utilisation d’une approche.