Si Elliott est devenu célèbre, c’est avant tout parce que de nombreux opérateurs achètent du rêve lorsqu’ils investissent en bourse. Vous en doutez ? Laissez-moi vous raconter une histoire réelle qui remonte à l’année 1994. A l’époque je tenais la rubrique analyse technique d’un quotidien professionnel bien connu de la finance. Mes analyses étaient basées sur la méthode d’Elliott. J’avais introduit cette approche en France une dizaine d’années auparavant (mémoire d’Ingénieur CNAM en 1980). Lorsque j’indiquais au rédacteur en chef du journal que ma nouvelle approche (ATDMF) permettait d’obtenir des résultats bien plus fiables, je fus remercié et remplacé par un autre Elliottiste convaincu. La raison en était la suivante : ce qui nous intéresse ce n’est pas la qualité de vos prévisions mais l’introduction dans vos analyses du Nombre d’Or. Car c’est son aspect magique qui fait lire votre chronique. L’analyse technique marketing venait de naître. Depuis, elle s’est considérablement développée. A croire que les naïfs ne sont pas les lecteurs / utilisateurs de la méthode d’Elliott mais le petit nombre de chercheurs (comme moi) qui pensent pouvoir anticiper le comportement des marchés à l’aide d’outils techniques.
Pour vous convaincre que je n’ai pas forcément tort, il suffit de demander un CV à différents « auteurs » d’ouvrages d’analyse technique et à des formateurs. Si vous cherchez le niveau d’études et le temps passé comme professionnel de l’analyse technique dans un organisme, vous ne serez certainement pas déçu. Vous vous rendrez compte que vous avez manqué votre vocation. Si vous êtes un tant soit peu sadique, demandez le premier extrait de compte d’opérations boursières…
Revenons à Elliott et à l’ATDMF. Dans la majorité des cas on vous parle de la théorie d’Elliott. Preuve que les auteurs parlent d’un sujet qu’ils ne maitrisent pas. En effet, s’il s’agit d’une théorie il suffit de faire référence aux écrits d’Elliott lui-même. Le fait d’avoir modifié certaines informations délivrées par Elliott indique que l’auteur vend du marketing et non pas la méthode elle-même. Du point de vue de l’analyse des systèmes (la discipline dont j’ai le titre d’ingénieur), nous arrivons à la même conclusion : dans un système (l’ensemble des règles qui permet de faire des prévisions), si l’on modifie (par ajout ou retrait) certaines fonctions, on obtient un système différent. Ceci signifie que si certaines règles, émises par Elliott, ne sont plus utilisées / ajoutées postérieurement, on obtient un système différent. En clair, c’est une usurpation de parler de théorie d’Elliott. Il s’agit bien encore d’analyse technique marketing et non pas d’une technique de prévisions.
Pourquoi ce développement ? Elliott, dans ses travaux, analyse les relations d’alternance de ratios de temps et d’amplitudes. Regardez les analyses proposées par les Elliottistes actuels (celles et ceux qui vous proposent des formations sur le sujet). Vous allez découvrir que la partie analyse des ratios de temps a disparu. La raison en est la suivante : cela prend un temps considérable pour faire les calculs. Il est donc préférable de passer ces calculs sous silence. Par ailleurs, l’alternance des ratios temps et amplitude débouche régulièrement sur une impasse au niveau des prévisions. Ceci est incompatible avec une méthode qui se veut universelle. Objectivement, il y a de l’escroquerie dans l’air.
Passons à ce que vous propose l’ATDMF : faire des prévisions en temps et en amplitude pour des marchés à fort potentiel de fluctuations de prix. C’est une réduction de ce que proposent les Elliottistes puisque ce n’est pas pour l’ensemble des situations de marchés. Mais avec l’ATDMF il s’agit de prévisions (détermination des objectifs avant ou au début du déclenchement du mouvement) et non pas de constatations comme avec la « théorie » d’Elliott (vérification de l’amplitude du mouvement une fois que celui-ci est terminé). Certains auteurs anglo-saxons réalisent des prévisions avec la «théorie » d’Elliott. Pour cela ils utilisent des indicateurs techniques classiques et présentent leurs analyses à l’aide du langage d’Elliott. C’est la technique du : pas vu, pas pris.
Si vous contestez ce qui écrit, c’est avec plaisir que je publierai vos réponses.
Bonnes réflexions et à bientôt.
Philippe