Je suis effaré par le manque de méthodologie utilisé dans une analyse présentée dans le journal de l’IFTA sur le MACD. Si l’auteur est responsable de ce qu’il écrit, je crois que le mal est beaucoup plus profond. En effet, le board de l’IFTA qui a relu le papier et à donc validé la démarche, a pour objet d’aider la communauté des analystes techniques. Pour celles et ceux qui ne le savent pas, l’IFTA (dont l’AFATE est la branche française) est un organisme regroupant les analystes techniques de l’ensemble des pays où cette activité s’exerce. Personnellement cela fait de nombreuses années que je considère que ce sont des amateurs puisqu’ils délivrent des diplômes dont la qualité pourrait être discutée : pour préparer leurs examens, ils recommandent des ouvrages publiés il y a 40 ans et qui n’ont plus rien à voir avec la réalité des marchés. Ce n’est pas le rapprochement avec une société commerciale promouvant la théorie des vagues d’Elliott qui infirmeront mes propos.
Article incriminé : https://ifta.org/wp-content/uploads/2022/11/journal_23.pdf pages 72 et suivante
Critiques de P Cahen pour faire bouger les lignes… :
L’analyse brute d’un indicateur sortie de son contexte d’utilisation me semble sujet à caution. De nombreuses études similaires (depuis 30 ans) se traduisent par des résultats systématiquement négatifs. La raison : les conditions actuelles des marchés n’e sont plus similaires à celles qui prévalaient au temps de la création de l’indicateur. Par exemple les états surachetés / survendus du stochastique se situaient à 60 et 40 puis 80 et 20. Pendant quelques années ces niveaux n’étaient qu’exceptionnellement dépassés. Maintenant, les niveaux 100 et 0 sont régulièrement observés. Ceci m’a conduit à considérer que les états surachetés / survendus doivent se définir par un croisement de % K et % D sous certaines conditions de niveaux (à noter que cette notion n’a strictement aucun intérêt pour la majorité des opérateurs) Par ailleurs, analyser un indicateur signifie qu’il est le seul utile pour faire des prévisions. Mais ce n’est pas le cas comme je l’indique par la suite.
En ce qui concerne le MACD pour moi, il s’agit d’un indicateur qui est approprié uniquement lorsque le marché est dans une tendance faible (les cours de clôture restent à l’intérieur des bandes de Bollinger mais la moyenne mobile n’est pas plate).
Pour un marché sans tendance (moyenne mobile de Bollinger plate) le stochastique reste un bon indicateur de retournement de tendance et pour un marché à forte tendance (une clôture à l’extérieur d’une bande de Bollinger accompagnée d’une divergence de la bande opposée de Bollinger) deux moyennes mobiles simple à 7 et 23 périodes font l’affaire.
Privilégier l’utilisation d’un MACD dans un marché sans ou avec une forte tendance n’est donc pas opportun. Si le MACD pouvait être utile dans tous les cas cela s’appellerai une martingale. Par ailleurs, l’AT consiste à faire des anticipations. Les indicateurs techniques doivent être testés et utilisés dans cette optique. Donc le croisement du MACD et de son signal n’ont aucun intérêt puisqu’ils arrivent trop tard (comme, vous le mentionnez). Le MACD comme les couples de MM peuvent participer à l’anticipation des prochains cours (quel que soit l’actif financier et l’unité de temps : 10 secondes au trimestriel). Il suffit de se focaliser sur les Non-croisements entre l’indicateur et sa MM). Vous constaterez que dans 90 % des cas, cette configuration se produit AVANT le début d’un mouvement significatif. Idem pour les MM avec la possibilité, très simple, d’anticiper le comportement de la figure pendant les trois prochaines périodes et donc de faire des prévisions fiables.
Par ailleurs, l’utilisation d’un indicateur ne peut être qu’un élément dans une analyse de suivi ou de prise de position. Son utilité est soumise à deux autres types de facteurs (anticipation de l’évolution de la volatilité et présence d’IEN -information exceptionnelle négative) et ne peut pas en être dissociée (si vous testiez des dentifrices, vous n’utilisez pas d’eau ?) Ces deux points différentient mon approche : la méthode ATDMF (basée sur la notion de sécurité) de l’AT classique et mérite quelques explications sommaires.
Volatilité : depuis 2002, dans différentes publications et présentations, je considère que les mouvements de hausse et de baisse sur les cours sont dus au potentiel de hausse de la volatilité. Les bandes de Bollinger (qui permettent de mesurer le niveau de la volatilité) forment des patterns qui, une fois connus, permettent d’utiliser des critères spécifiques pour la gestion et sortie de position (agréé par mon ami John Bollinger).
IEN / IEP : la présence d’une seule IEN (observable sur l’état de la volatilité, sur le comportement d’un indicateur technique ou sur un niveau de cours) interdit de faire une plus-value (testé depuis 2005, 10 heures par jour sur n’importe quel actif financier et sur toutes les unités de temps) exemple : votre voiture neuve n’avancera pas si le réservoir est vide. Les IEP vous donnent envie de vous positionner et vous permet de maitriser votre money-management car chaque IEP a une puissance différente (un NC entre des MM indique un signal plus puissant que sur le NC de %K et %D).
Un signal de prise de position ne peut se faire qu’à la suite d’une analyse exhaustive des IEN et IEP (permet cependant de faire du trading sur une unité de temps de 10 secondes pour réaliser une opération comprise entre 45 secondes et quelques minutes) et doivent être inclus dans une étude statistique d’un indicateur pour que celle-ci soit en adéquation avec la réalité des marchés.
Bonne lecture et merci pour vos retours.