Plaidoyer CONTRE l’analyse technique et ceux qui la soutienne.

Tant que l’analyse technique n’existait pas, l’analyse graphique ou chartisme pouvait se concevoir comme approche d’aide à la décision de gestion.

Tant que l’ATDMF n’existait pas et que le niveau de la volatilité des marchés était stable, l’analyse technique pouvait se concevoir comme aide à la décision de gestion.

Depuis 1994, l’accélération continue de la vitesse de propagation de l’information (due aux innovations en matière de télécommunications) a imposé une hausse de la volatilité sur l’ensemble des marchés .  C’est devenu le principal facteur de fluctuations des cours sur les marchés financiers.

L’analyse technique est devenue obsolète car le paramètre volatilité n’a pas été intégré dans les processus de décisions. Cependant, il est encore courant de lire dans certains médias des prévisions faites par des spécialistes qui utilisent l’analyse technique.  N’étant pas à une erreur méthodologique prés, mélanger analyse technique et chartisme ne leur pose aucun cas de conscience. L’important étant de faire une prévision commercialement vendeuse (y compris dans les journaux de diffusion nationale)

Pour qu’une prévision puisse être utile, faut-il encore qu’elle porte sur la durée et non pas sur les prix qui sont des sous-ensembles de la durée. Les outils proposés par l’analyse technique ne sont pas conçus pour faire des prévisions sur la durée. Nous retrouvons une caractéristique fâcheuse de l’analyse technique : conception bâclée, mais commerciale, de la méthodologie mise en œuvre, à laquelle il convient d’ajouter l’absence de notion d’optimisation et d’un manque de rigueur d’une démarche scientifique. Ce dernier point réclame une formation académique qu’il est bien difficile d’appréhender autrement.

Un exemple concret : le traitement de deux moyennes mobiles.

Il est d’usage d’observer le comportement d’une moyenne courte et d’une moyenne longue pour prendre et sortir d’une position.

L’ensemble des documents d’analyse technique (passés et présents, français et étrangers) indiquent : lorsqu’un croisement est observé il y a un signal d’achat si la moyenne courte passe au-dessus de la longue. Un signal de vente est généré lorsque la moyenne longue passe au-dessus de la courte. Dans la majorité des analyses présentées par « les spécialistes », vous retrouverez ces moyennes mobiles sur les graphiques. Malheureusement, dans la majorité des cas, l’observation des croisements ne servent à rien car les signaux observés ont un retard trop important pour pouvoir générer un gain. Il n’est jamais mentionné (excepté dans les manuels d’ATDMF depuis 1994) que lorsque la moyenne courte s’approche de la moyenne longue (sans la croiser) il s’en suit un mouvement violent dans 90 % des cas. Ce non-croisement se produit avant le début du mouvement, contrairement aux croisements qui ne sont observés qu’une fois la tendance amorcée.

Je n’ai jamais lu une documentation pour expliquer comment utiliser des moyennes mobiles en tant qu’outil d’anticipation. En sachant compter jusqu’à 24 il est aisé de faire cette démarche.

De même, les analystes utilisent systématiquement les mêmes indicateurs pour entrer et sortir d’une position. Ils considèrent donc posséder une martingale… Je pourrai également citer celles et ceux qui utilisent des bougies japonaises sur un graphique autre que quotidien. A croire qu’ils manipulent des concepts qu’ils ne maitrisent pas. Malheureusement, d’autres pratiques rédhibitoires et d’un autre temps sont régulièrement observées sans soulever la moindre contestation / indignation.

Toutes les réactions constructives seront les bienvenues et publiées afin d’éviter que de nombreuses personnes ne soient attirées par un miroir aux alouettes.

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